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Le présentateur d’eau

Parmi les personnages caractéristiques du mois de Ramadan se trouve encore le présentateur d’eau qui dispose ses gargoulettes sur un étalage au coin d’une rue afin que les passants puissent se rafraîchir dès que le canon se fait entendre pour annoncer l’iftar. Toute la nuit, il restera à son poste, au service de tous ceux qui veulent se rafraîchir.

Ce personnage se tient ainsi près de son étalage, la « mazziarati » remplissant soigneusement ses « qolla » (gargoulettes). Cette installation est souvent sommaire, souvent faite avec des cageots confectionnés avec des tiges de palmes.

Et puis, un peu partout dans les quartiers populaires, dans les villages et au bord des routes, se trouvent des « zir », de grandes cruches en terre cuite avec un couvercle et munies d’un godet. Chacun pourra ainsi se désaltérer. Ces cruches sont remplies par les habitants du quartier mais un proverbe dit: « Qui boit de l’eau du zir, doit encore le remplir », une belle image qui exprime la solidarité et rejette tout égoïsme. Il faut savoir penser aux autres, à ceux qui viendront boire après.

Ce métier de présentateur d’eau n’est pas très enrichissant, car il ne vend pas son eau, la présentant seulement. Mais ceux qui viennent se rafraîchir ne manquent pas de lui donner une petite obole, ce qui lui permet d’offrir à sa famille des yamiches du mois de Ramadan qui sont des délices que tout le monde savoure et apprécie.

La nuit achevée, le présentateur d’eau laisse tout son matériel sur place, car il fait confiance et est persuadé qu’il ne sera jamais volé par qui que ce soit.